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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 14:53



Ce fut un choc !

J’ai été envouté, j’ai reçu la foudre, le coup de foudre !

Voila les mots que j’ai prononcé il y a plus de trente ans en découvrant les Corbières, près de Narbonne.

Le soleil écrasant de ce mois d’aout 1978 m’avait tout d’abord fait penser à un mirage ;

Je voyais bouger ces roches grises parsemées de chênes Kermès , la vision fut lointaine, je savais déjà qu’il faudrait que je mérite cette rencontre.

Il m’est venu alors l’idée d’une petite nouvelle dont voici un extrait

 

« Arrête de courir Jehanne ! il fait trop chaud » il est vrai qu’en l’an de grâce  1209  en juillet il fait une chaleur torride et les pierres brulantes du coteau menant au village de Motomet  transpercent les minces semelles de cuir des sandales des enfants !

 

«  Quel benêt tu fais guillaume, viens nous irons nous plonger dans la fontaine sur la place du village après »

 

Bravant la chaleur de midi, guillaume repris sa dure ascension vers Jehanne.

 

S’arrêtant de temps en temps pour se reposer et admirer cet endroit où le vert des chênes kermès se disputait le gris des pierres ;  les moutons bêlant sans arrêt le faisaient rire !

 

Et puis cette sensation de liberté, le rendait du haut de ses quinze ans encore plus fort.

Il reprit sa course vers Jehanne qui l’attendait en faisant mine de s’impatienter.

Jehanne était aussi blonde que Guillaume était brun a à peine quinze ans elle avait déjà l’assurance d’une femme, ce qui n’était pas démenti par sa beauté resplendissante et son corps délié qui rendaient sa démarche souple, tellement souple que parfois l’on se demandait si ses pieds touchaient terre !

Guillaume s’approcha d’elle à la toucher et au moment où il croyait la prendre dans ses bras, elle était déjà loin !

 

Ce jeu l’amusait autant qu’il agaçait, il aimait sincèrement Jehanne et elle lui rendait bien mais il n’avait pas encore pût lui dire !

 

Arrivé tout près du chemin menant vers Nitable roc, près de la Bergerie du Père Maistre, il réussit  à s’approcher de cette jolie fille et il lui pris les mains, tremblant comme une feuille il allait pouvoir enfin lui dire tout son amour. Avant qu’il n’a pu parler, elle l’entraina dans la bergerie ;  le contraste entre la chaleur et la douceur du lieu était saisissant, il frissonna ; la bergerie était  une construction de grosses pierres qui servait aussi de refuge aux bergers et aux chasseurs.

 

Guillaume se sentit emporté par le désir, il embrassa Jehanne en un long baiser passionné qui, a son grand étonnement, lui fut rendu aussitôt, par une Jehanne tout aussi amoureuse.

 

La main inexpérimentée de Guillaume caressa le corps de Jehanne qu’il sentait sous l’étoffe grossière.

 

Elle lui prit la main en lui disant  « Guillaume si tu veux me caresser, mets ta main sous le tissu, si tu la laisses au dessus, tu ne sentiras que le drap rugueux pas la douceur de ma peau !»

 

Guillaume resta interloqué mais s’exécuta avec fébrilité et là, il découvrit la douceur extrême de la féminité, ses mains dessinaient le contour des hanches de Jehanne, exploraient un corps parfait, tendu, comme en attente d’être modelé, en remontant vers la poitrine ferme et ronde, elles s’arrêtèrent sur les tétons fermes qu’il titilla.

 

 

Guillaume sentant ses jambes s’abandonner sous lui, entraina doucement sa compagne sur la paille neuve mise la en préparation de l’hivernage.

 

Guillaume reprit son exploration surpris en même temps que Jehanne en fit de même, elle le caressait avec une infinie douceur en l’embrassant tendrement sur les joues, les yeux, les lèvres ; allant même jusqu'à suçoter la langue de Guillaume, ce qui eut pour effet d’augmenter son désir.

 

La main du jeune homme descendit vers le ventre tendre et plat de Jehanne « mon dieu que cela est doux, on dirait de la soie  se dit il »

Son périple sur ce corps somptueux allait se poursuivre plus bas quand tout a coup dans l’embrasure de la porte, il vit Robert qui avait le visage des mauvais jours.

« Allez Guillaume, cesse tes enfantillages, viens avec moi on a besoin de toi ! et tout de suite dit il d’un ton qui ne supportait pas la réplique » et Robert reparti aussitôt.

Dans le même laps de temps Jehanne s’était prestement éloigné de Guillaume

Avec dans le regard une lueur apeurée, prémonitoire, cette lueur éternelle de celles qui savent que la mort et la désolation allaient bientôt ravager leur vie.

 

 

Guillaume totalement sonné, ayant encore au bout des doigts la sensualité du grain de la peau de son amie, regardait Jehanne et puis la porte et puis Jehanne et puis la porte ne semblant pas comprendre.

« Mon Guillaume va vite rejoindre Robert, n’aies pas peur je t’aime, vas ne t’occupes pas de moi ! »

 

Il dévala la petite pente de la colline où était située la Bergerie et se rendit vers la masure de Robert

 

 

« Entre mon garçon dit Robert, nous avons besoin de ta connaissance de la région pour emmener une personne à Termes sans emprunter les chemins habituels, il ne doit être vu par personne m’entends tu ?  Il doit absolument rencontrer notre seigneur Raimon ; as-tu compris Guillaume !»

 

« Oui j’ai compris, mais pourquoi dois je l’emmener par les sentiers de chèvres ? »

 

« Moins tu en sauras mieux cela vaudra pour toi mon garçon reprit Robert »

 

Guillaume regarda l’homme qu’il devait emmener vers Termes , le visage était fatigué, épuisé même, comme quelqu’un qui avait fait très vite un chemin dur et long.

Ce qui surpris Guillaume c’était ce  regard qu’on eut dit habité par des lueurs comme celles d’un incendie, ce regard était tellement brulant qu’il en devenait insoutenable.

 

Guillaume prit la parole, sa voix était ferme et assurée, «Il y a une grande partie du voyage qui doit se faire en plaine, nous le ferons de nuit pour ne pas être repéré par d’éventuelles vigies dit il»

« Ensuite nous passerons par Nitable roc et le reste du voyage se fera à l’abri de la forêt de Termes et nous arriverons au château du seigneur Raimon »

Guillaume observait à la dérobée cet étrange paroissien qui tranchait vraiment avec le reste de la population locale.


 

 

 

 

« Si nous nous hâtons nous pouvons y être en 6 heures »

« Mon Guillaume reprit Robert je prépare la besace avec les vivres et tu pourras partir »

« Rendez vous ici à 7 heures ce soir et nous partirons vers 11 heures juste à la tombée de la nuit affirma Guillaume fier de sa position de guide ; enfin le village me fait confiance pensa t il »

 

Guillaume repartit en courant vers la bergerie mais celle-ci était vide, il dévala la petite colline qui menait au mas de Jehanne, seule sa mère  était présente. Il repartit a la même vitesse vers la fontaine ; Jehanne était la, elle l’attendait ; Guillaume rouge écarlate, essoufflé, reprenant avec grand peine sa respiration lui dit « tu es la ma douce, je voulais te dire avant de partir, je voulais te dire reprit il, je t’aime aussi, »

Il n’eut pas le temps de continuer qu’un baiser lui cloua le bec !

« Je dois partir préparer mes affaires pour trois jours attends moi, je t’aime »

Les larmes coulaient doucement sur les joues de la jeune fille, Guillaume en un geste de communion :  les lécha.

 

 

Sept heures sonnaient au clocher de la petite chapelle et Guillaume était prêt, il entra dans la pièce commune de la masure de Robert, l’étrange personne était la également, silencieux.

 

« Guillaume lui dit Robert voici des vivres pour deux jours de marche, elles ne sont que pour toi, nôtre ami a les siennes »

Le jeune homme ne compris rien à cette façon de faire pour les vivres mais pris la besace contenant les siennes il s’écria «  inutile de remplir les gourdes, je connais les sources fraiches qui sont sur notre chemin et de plus nous serons plus légers. »

 

Le soleil se couchait derrière Nitable roc ses derniers rayons semblèrent allumer un incendie en observant ce spectacle féérique l’homme qu’accompagnait Guillaume fut pris de tremblements incontrôlables

« Qu’avez-vous, êtes vous fiévreux ? s’enquérit il »

 

L’homme le regarda comme s’il venait de s’apercevoir de sa présence

 

« Non, non, hâtons nous de partir ! »

 

La nuit tombait et avec elle les bruits devenaient comme palpables ; les insectes, les grenouilles, tout ce qui vivait profitait de ce moment de répit ; enfin le soleil était couché ! La chaleur était moins piquante.

 

Les deux hommes partirent d’un bon pas. La première partie du chemin se fit rapidement le terrain était plat, il y avait peu de végétation ; les deux marcheurs arrivèrent au pied du mont surplombé par le sommet de Nitable roc.

« Faisons une halte et restaurons nous, nous allons avoir une difficile ascension, il faudra prendre les sentiers des chèvres et rester en permanence à couvert, il faut manger car nous aurons besoin de force ; un fois arrivé au sommet nous dormirons deux heures et ensuite nous descendrons vers le château de Termes »

Guillaume pris sa besace de vivres et entreprit de manger son jambon et un morceau de saucisse froide ; il observa son compagnon de voyage, celui-ci sortit de sa besace une galette très fine qu’il cassa en deux , il en mangea une partie et remis l’autre dans son sac.

« oh l’ami il faut manger de la viande si tu veux avoir du muscle pour entreprendre la montée ! dit Guillaume à moitié rigolard »

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 14:41


(...)

L’homme le fixa des yeux et répondit «  reprenons la marche voulez vous ? »

 

 

Sans rien dire et un peu éberlué par cette réponse, Guillaume finit sa gourde d’eau et reprit la marche.

Autant la première partie du chemin fut facile que la deuxième fut ardue et longue.

Ils trouvèrent là en début de la montée les chênes Kermes dont le feuillage acérés leur zébraient les jambes en laissant parfois des traces sanguinolentes, qui faisaient le délice des insectes nocturnes qui venaient s’y coller et se repaitre de ce sang chaud.

 

A mi montée Guillaume disparut un court instant et revint avec ses outres remplies d’eau fraiche

« je vous conseille d’attendre le sommet avant de boire, vous risqueriez de ne plus avoir de jambes  si vous étanchiez votre soif maintenant ! »

 

Le chemin emprunté n’avait de chemin que le nom, c’était un sentier crée par le passage répété des chèvres et parfois il n’empruntait pas la ligne droite, » sacré biquettes ! , elles savent économiser leur force pensa guillaume ».

 

La montée devint de plus en plus difficile et malgré la relative fraicheur de la nuit, nos deux voyageurs étaient en sueur. Ils firent une halte d’à peine quelques minutes pour retrouver le souffle qui leur manquait parfois et reprirent la marche ascensionnelle vers Nitable roc.

 

 

Enfin le sommet et ce roc majestueux qui surplombait la vallée. Quelle magnificence ! La nuit claire rendait ce lieu énigmatique et irréel. On sentait le vide proche, il provoquait comme une attirance funeste.

 

 

« Asseyons nous dit Guillaume ! Nous avons fait au moins 4 heures de marche, mais elles en valent au moins dix, il faut reprendre des forces, mangeons et reposons nous »

«  Ensuite nous reprendrons la route jusqu’au château de termes, le chemin est à couvert des arbres nous pourrons y arriver au lever du jour »

Heureusement la nuit était claire.

Guillaume prépara les couches en superposant des feuillages morts et des touffes d’herbes (rares il est vrai) et mis dessus deux drap de laine.

Il s’allongea et s’assoupit presque immédiatement

 

 


Il fut réveillé par des hurlements qu’il prit pour ceux d’une bête blessée ou prise dans un piège !

Il se leva d’un bond pour voir d’où provenaient ces hurlements inhumains ; il s’aperçut qu’ils sortaient de la gorge de son compagnon de voyage ; il s’approcha de lui et entendit distinctement «  lo gran mazèl, lo gran mazèl » (la grande boucherie)

« Ho ho ! réveilles toi mon ami  dit Guillaume à son compagnon »

« Tu fais un cauchemar !  Guillaume s’aperçut qu’il tutoyait son compagnon»

L’homme se réveilla, il tremblait, son corps était secoué de convulsions, comme celles qu’il avait eues le soir même au coucher du soleil !

L’homme regarda Guillaume, son regard était implorant, des larmes coulaient sur ses joues grises et toujours ces tremblements.

Guillaume pris sa gourde et lui donna à boire ; les convulsions s’arrêtèrent, le regard redevint sans âme et l’homme ne pleurait plus.

 

«  Ecoute dit Guillaume, il faut m’en dire plus ; qui es tu , que c’est il passé, pourquoi disait tu « la grande boucherie » pendant ton sommeil ?»

 

«  Guillaume, je crois que je peux te faire confiance, la voix de son interlocuteur était douce et posée »

« Je m’appelle Jean et je suis un parfait cathare »

 

Guillaume se souvint que le curé du village lui avait parlé  du prêche qu’avait fait un certain Dominique de Guzman deux ans auparavant vers Pamiers et qu’il avait parlé de ces hérétiques que l’on nommait cathares.

 

Cela avait toujours choqué Guillaume, que l’on nomme ces gens hérétiques car pour lui ces femmes et ces hommes étaient surtout des voisins, des gens qu’il côtoyait souvent, ils n’étaient pas querelleurs et n’imposait rien aux autres personnes surtout pas leur croyance. Pour faire partie de leur cercle, il fallait en faire la demande et puis après une période assez longue émaillée de jeûne et de méditation, il était procédé à la réception du récipiendaire ; ils appelaient cela le consolamentum d’ordination; Guillaume se souvint que le curé lui avait dit que chaque croyant pouvait demander au moment de sa mort à recevoir le consolamentum des mourants, celui-ci lui donnait la possibilité d’être reçu dans le royaume infiniment bon du seigneur tout puissant et ainsi de vivre dans l’amour retrouvé et non pas dans ce monde créé de toute pièce par Satan (cet ange déchu) ; ce monde fait de turpitudes et où nous étions tous obligés de vivre. Dominique de Guzman avait appelé cela le dualisme et se basait la dessus pour décréter les cathares hérétiques.

 

« mon enfant ce que je vais te raconter est la stricte et pure vérité, il faudra t’en souvenir et faire en sorte qu’elle se transmette , afin que toutes les femmes et hommes de cette terre sache ce que nous avons subi »

 

«  il y a deux jours de cela j’étais chez mon cousin Peir en sa bonne ville de Béziers, ville de notre seigneur Raimon-Roger de Trencavel. Nous apprîmes qu’une colonne de croisés s’approchait de la ville ; un émissaire des croisés avait vu notre évêque et lui avait part de la demande du seigneur Simon de Montfort : que lui soit livré les 222 bonshommes cathares et la ville et ses habitants seront épargnés »

Guillaume voulut interrompre mais le regard de Jean fut sans appel, il signifiait laisse moi terminer mon récit.

 


 

 

 

« Raimon Roger réunit les Capitouls et soumet la proposition faite par l’évêque ; la réponse ne se fit pas attendre, ce fut non, ces cathares sont nos voisins, nos amis, certains sont de nos familles, ils resteront en notre ville de Béziers , nous pouvons tenir un siège de plusieurs mois, nous avons de la nourriture et plusieurs sources d’eau pure dirent les habitants, de plus nous savons les dissensions dans les rangs des croisés puisqu’ils ont nommé un chevalier de moyenne extraction :Simon de Montfort a leur tête, d’ autres nobles ont terminé leur quarantaine et veulent rentrer chez eux »

L’évêque quitta la ville avec l’émissaire pour en faire part au seigneur Simon de Montfort.

Montfort reçu fort mal le refus des biterrois, il ordonna la levée du camp et la marche vers Béziers afin d’y établir le siège. Arnaud Amalric abbé de Citeaux assis près de lui fit part de son approbation en indiquant qu’il en ferait part à sa sainteté Innocent III

 

« je vis arriver cette colonne, reprit Jean, on eut dit une chenille monstrueuse et grotesque, hérissée de piquants, on la voyait de loin, la poussière qu’elle déplaçait était semblable à la fumée des incendies »

« Au devant étaient les croisés par ordre d’importance nobiliaire dit Jean, ensuite les serviteurs et soldats de ces croisés et puis arrivaient les routiers et mercenaires ; des hommes rompus aux combats dans les villes, ils avaient fait leurs preuves en massacrant à Constantinople tout ce qui pouvait avoir vie ! »

« La monstrueuse chenille arriva devant les murs de Béziers et se disloqua »

« Je vis alors les croisés pendre place sous leur tente montée par les serviteurs et se restaurer, les soldats étaient parqués derrière leur seigneur respectif et avaient pour mission première de razzier les paysans des fermes environnantes pour assurer l’intendance quotidienne »

 

« Ensuite continua Jean étaient les mercenaires et routiers, dans un désordre indescriptible, ce qui eut pour effet de faire sourire mes amis Biterrois « 

« Je les suppliais de ne pas se sentir au dessus des ces gens, j’essayais de leur faire comprendre en leur racontant les récits des méfaits de ses monstres, mais je vis dans les yeux des jeunes chevaliers qu’ils ne me croyaient pas »

 

« Guillaume mon enfant, dans mon cauchemar j’ai toujours le même mot qui revient « la grande boucherie » et tu vas comprendre pourquoi »

 

« je te demande de ne pas m’interrompre, le récit qui va suivre tu dois le retenir, je ne le dirais pas deux fois »

 

« malgré mes avertissements, les jeunes chevaliers Biterrois, surs d’eux  décidèrent de faire une sortie pour défier les chevaliers croisés ; mon pauvre Guillaume quelle erreur, quelle faute »

 

Les larmes commencèrent à couler sur les joues de Jean, mais il continua néanmoins : 

 

« Ils n’écoutèrent personne et demandèrent à ce que l’on ouvre les portes de la ville, ils sortirent et vinrent se mettre devant les croisés pour les défier »

« hélas Guillaume les mercenaires en profitèrent pour se ruer dans la brèche offerte par les portes restées trop longtemps ouvertes »

«  ils se rendirent maitres assez rapidement des biterrois laissés sans défense »

 

« Le chef des mercenaires demanda au légat du pape comment il reconnaitrait les hérétiques des bons chrétiens, "tugats les tots e Diù resconuisse los son!" « tuez les tous dieu reconnaitra les siens » oui tu entends bien Guillaume »

 

« Cet homme qui commandait les mercenaires était d’une force peu commune , il était très grand , toujours accompagné de deux femmes qui riaient sans cesse, et d’un homme de petite taille, ce dernier était rusé comme le renard, il était d’une férocité inhumaine »

 

«  Mon Guillaume ils ont obéi à Arnaud Amalric au delà toute raison , ils ont tués plus de la moitié des biterrois, je n’ai du mon salut qu’à la mission qui m’avait été confiée : prévenir les seigneurs d’Occitanie de ce qui s’est passé à Béziers »

 

 Devant le regard embué de larmes de Guillaume

 

 Jean lui dit « Je dois continuer, Guillaume, il faut que tu saches !  soit fort tu seras le témoin si il m’arrive quelque chose, ce fut la barbarie à l’état pur, aucune retenue , aucune charité chrétienne . Ils  se ruèrent dans la ville  en hurlant, terrifiants, bavant de rage, il ne firent pas de quartier, ils tuèrent femmes et enfants, vieillards, hommes ; ils éventrèrent les femmes enceintes pour tuer les enfants qu’elles portaient, ils violèrent sans distinction de sexe, d’âge, ils poursuivirent les habitants  jusque dans les églises sans respect du droit d’asile, l’église Saint Nazaire fut détruite , on a dit que dans la sacristie les croisés avaient du sang jusqu’ au chevilles, le sang coulait dans les rues, ils pillèrent et brulèrent : lo gran mazèl Guillaume la grande boucherie ! »

 

« Simon fit faire 100 prisonniers et les mit en rang de façon à former un colonne ; il ordonna que chacun mit la main sur l’épaule de celui qui le précédait. Cela fait , il fit arracher la langue et crever les yeux de 99 des prisonniers laissant sauf  le premier de la colonne pour qu’il puisse guider cette épouvantable et pitoyable preuve de la férocité et du châtiment qui était réservé à ceux qui n’obéiraient  pas aux ordres du  Pape  et donc de Simon »

 

« Pourquoi Seigneur, dit Jean en mettant ses mains dans son visage et pleurant doucement »

 

Guillaume fut pris de sueurs froides et des mêmes tremblements que ceux qu’avaient Jean tout à l’heure !

 

« Reprenons la marche nous dormirons au château de Termes plus tard dit

Guillaume, »

 

Les muscles durs et raides de la marche de la nuit , ils reprirent la marche vers le château de Termes, le chemin était en pente mais passait à côté d’à-pic dangereux, il fallait la connaissance parfaite de Guillaume pour ne pas se faire surprendre.

Au petit jour ils virent le château de Termes et pour la première fois Guillaume vit dans le regard de Jean, comme un apaisement et Guillaume se dit  « je vais pouvoir retrouver Jehanne » et entrepris la marche le cœur un peu plus léger.

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